Ces investisseurs (banques, assurances, fonds de pension (américains...en particulier), sociétés d'investissements) cherchent en effet à se séparer d'un parc immobilier acquis depuis de longues années, pour concrétiser des plus values au plus fort du marché, les prix de l'immobilier ayant connu une explosion depuis 1998 (+90%).
Après plusieurs années de baisse début 90, qui ont fait suite à l'éclatement de la bulle immobilière de la fin des années 80, les prix sont redevenus abordables, et les ménages se sont lancés à nouveau dans des projets d'investissement immobilier. De surcroît, l'embellie économique de la fin des années 90 et l'amélioration des conditions de crédit donnent aux acquéreurs, institutionnels ou privés, les moyens de ces ambitions.
La flambée des prix que l'on a connue depuis 1998, soutenue par une demande forte, méne à des prix records, qui poussent les investisseurs à concrétiser leurs plus-values par des ventes par lot ou "ventes à la découpe" ce qui consiste le plus souvent en une vente par lot (un lot = un appartement en général) d'un ensemble immobilier générant des revenus locatifs.
Ces ventes à la découpe laissent le locataire face à deux possibilités : acheter ou partir.
Un cadre légal bien défini, qui donne une protection aux locataires contre la précarité menaçante d'une telle vente recouvre en particulier les points suivants :
  • le locataire a un droit de préemption sur l'achat de son logement
  • le locataire a la possibilité de faire prolonger son bail avec l'accord du propriétaire
  • le locataire bénéficie presque obligatoirement de cette prolongation de bail dans certains cas comprenant des critères d'âge, d'invalidité, de handicap, de mutation récente etc.

Malgré ces diverses protections, et du fait de l'explosion des prix, de moins en moins de ménages peuvent se permettre de devenir propriétaire de leur logement, et les conditions de ventes à la découpe, souvent favorables aux locataires vers la fin des années 90, n'ont plus cours aujourd'hui.
Ainsi, la mixité sociale est menacée, car seuls les plus riches peuvent se permettre un logement en centre-ville, par exemple : en 2003, un ménage moyen s?endettant pour quinze ans, sans apport personnel, avec des remboursements de l?ordre du tiers de son revenu, ne pouvait plus acquérir à Paris qu?un logement de 24,6 m2 selon le site http://www.alternatives-economiques.fr/
La raison de la médiatisation de ces ventes, souvent qualifiées de "boucheries" par jeu de mot sur le terme "découpe" vient de deux raisons principales :
  • la disparition de la mixité sociale, évoquée précédemment
  • l'absence de proposition de relogement des personnes (les pouvoirs publics ne protègent pas les citoyens)
  • la création d'une situation absurde dans laquelle les croissances du nombre d'appartements inoccupés et de demandeurs de logement sont similaires


Cet article est une première ébauche, il contient sûrement des erreurs et des a peu près. Il est destiné à être enrichi par qui veut, par commentaire ou par mail (nicolasb at gmail point com)
A souligner aussi le podcast du site arte-radio sur le sujet.


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